La guerre tous les jours : le système immunitaire partie 1

Bonjour,

Aujourd’hui, je m’attaque à un gros morceau : le système immunitaire. Je vais vous expliquer les grandes lignes de ce système qu’on ne connait pas encore bien d’ailleurs.

Le système immunitaire c’est l’armée dans notre corps, c’est lui qui est en charge de faire la distinction entre le « soi » et le « non-soi ».

Ca parait simple comme ça mais c’est drôlement bien fichu.

Pourquoi on parle du système immunitaire?

J’en fais un post pour deux raisons principales :

  • Parce que la période incite à expliquer encore et encore le corps humain pour mieux agir dessus : un système immunitaire en bon état est capable de nous défendre ;
  • Parce qu’il y a des « croyances » qu’il faut battre en brèche : la principale concerne l’inflammation et de surcroît l’inflammation chronique (à bas bruit ou de bas grade) qui perturbe ce système incapable de répondre à la moindre sollicitation nouvelle.

Les grands principes

Comme déjà évoqué, le système immunitaire c’est celui qui doit identifier très rapidement le « soi » (pour ne pas l’attaquer) et le « non-soi » (pour le neutraliser et l’éliminer du corps).

Mais comment fait-il? En fait c’est assez simple et très ingénieux. Sur chacune des parois de nos cellules, il y a un marqueur unique à chaque personne (comme nos empreintes digitales) : c’est le CMH (Complexe Majeure d’Histocompatibilité) ou HLA (Human Majeur Leucocytes). A l’exception des vrais jumeaux, ce système est unique. Les médicaments anti-rejets, lors de greffes, font taire ce système CMH pour que les tissus du donneur soient tolérés par le receveur.

Quels sont les organes du système immunitaires?

Il y en a 4 pour simplifier les choses :

  • le système lymphatique avec les ganglions lymphatiques (vous savez ceux qui gonflent quand on est malade => c’est juste le signe qu’il y a prolifération de cellules immunitaires) ;
  • la moelle osseuse : oui c’est à partir d’elle que toutes les cellules du sang se développent donc les globules blancs ;
  • le thymus qui va former des lymphocytes T (comme thymus, vous notez comme c’est bien foutu ;-)). Les enfants ne seraient-ils pas mieux immunisé contre le COVID-19 et les grippes du fait de la présence de cet organe dans leur corps, surtout qu’il se trouve au niveau des poumons?…il n’y a donc pas trop de chemin à parcourir ;
  • la rate qui va détruire les agents pathogènes dans le sang par filtration (il faut bien éliminer les méchants définitivement).

Les maladies auto-immunes

Petite aparté du coup pour expliquer ici une catégorie de maladie de civilisation : les maladies auto-immunes. Ce sont des maladies où le système immunitaire ne reconnait plus les cellules du « soi » et les attaque comme si elles étaient des cellules du « non-soi » Ce sont des maladies dites de civilisation car elles sont apparu récemment (au XIXe siècle), sans doute sous l’influence d’une conjonction de facteurs environnementaux : Seconde révolution industrielle, alimentation de plus en plus industrielle, stress chronique,…

Les plus connues sont le diabète de type 1 (dit insulino-dépendant), la sclérose en plaque, la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, le lupus (cher à Dr House),…

La naturopathie s’attache à déceler la cause originelle du problème (c’est le causalisme) : comment le système immunitaire peut-il dérailler au point de tout confondre? Plusieurs théories, donc plusieurs causes possibles mais celles de la porosité intestinale (post à venir) et de l’inflammation chronique dues à des virus sous-jacents (comme l’herpès) ou du stress chronique emportent l’adhésion. Les travaux de la Doctoresse Catherine Kousmine et du Docteur Jean Seignalet méritent d’être connus de tous car ils ont le mérite de ne pas être fatalistes et de rendre le malade actif dans son traitement.

Les 2 types de réactions immunitaires : immunité innée et immunité acquise

Avant d’atteindre les organes internes, le « non-soi » doit parvenir à tromper notre système immunitaire qui a mis des agents partout au contact de l’extérieur : sur la peau (pH légèrement acide), dans la bouche (la salive contient du lysozyme qui détruit les bactéries, les amygdales sont un centre immunitaire), tout le long du tube digestif (le suc gastrique, hyper acide qui détruit la plupart des pathogènes mais aussi l’appendicite qui est un centre immunitaire), dans le nez, dans les oreilles (le sébum), tout le long du trajet de l’air jusqu’au poumons et, bien sûr, également sur la paroi uro-génital. Il s’agit de nos barrières, le premier niveaux de protection que vous pouvez voir sur le schéma ci-dessous. Rendez-vous compte que 70% des cellules du système immunitaire se retrouvent…tout au long du tube digestif. Toutes ces barrières c’est une même forme de tissu qu’on appelle des muqueuses. En quelque sorte, il s’agirait de la police ou de la gendarmerie si on faisait une analogie. Généralement, elles sont postées dans les zones susceptibles de troubler l’ordre public. Ici, c’est pareil sauf que c’est pour troubler votre ordre public interne ;-). Toutes les poussières, la pollution, les parasites par exemple sont neutralisé.e.s en permanence par ces barrières qui représentent une véritable frontière physique entre le « soi » et le « non-soi »

Le système immunitaire : les 3 niveaux de protection

On comprend déjà 3 choses du coup :

  • que tous les jours, toutes les heures, toutes les secondes, ce système est sur le pied de guerre (c’est le mot) pour que nous ne tombions pas malade à la première occasion ;
  • qu’il est important de manger des choses saines (entendre que le corps connaît depuis des millénaires) comme les légumes, les fruits, les graines et noix pour éviter que le système immunitaire soit toujours en alerte au niveau du tube digestif (désolé mais des Curly® c’est pas quelque chose de reconnaissable par le corps et du coup, il va réagir) ;
  • que l »inflammation chronique » guette car on est sans cesse assailli de « non-soi ».

Les « barrières » font partie de ce qu’on appelle l’immunité innée ou non spécifique, c’est à dire qu’elle va gérer les intrus toujours de la même manière (repérage, appréhension, neutralisation, évacuation). Ça va provoquer une inflammation. Nous verrons tout cela dans la partie 2.

Concentrons-nous sur l’autre type d’immunité : celle dite acquise ou spécifique. Acquise parce qu’elle va se développer au contact des agents pathogènes (c’est l’objectif de l’immunité collective pratiquée dans certains pays, sur le COVID-19). Spécifique parce que le système immunitaire va développer des défenses spéciales pour neutraliser ce pathogène et pas un autre. Et il reconnaît que c’est un pathogène grâce au système HLA vu plus haut. L’immunité acquise, elle se fait pas deux voies : médiation humorale et médiation cellulaire. Promis, ça va être compréhensible.

Il faut ici s’imaginer que la police est débordée par le pathogène et qu’elle appelle l’armée qui a des moyens…différents on va dire. Un pathogène (virus, bactérie,…) a une carte d’identité non valable, si vous voulez. Le corps va utiliser cette carte d’identité pour mettre en place la réaction de défense adaptée : cette carte d’identité c’est ce que l’on appelle un « antigène » en physiologie.

L’immunité à médiation cellulaire

Quand le pathogène réussit à passer la barrière cutanée-muqueuses, les globules blancs non spécifiques (ce que j’ai appelé la « police ») réussissent à lui voler sa carte d’identité dans la bagarre . Et elles vont la présenter à « l’armée », en l’occurrence, les lymphocytes T.

Ces cellules qui présentent l’antigène aux lymphocytes T (LT) sont tout simplement appelées « cellules présentatrices de l’antigène » ou CPA comme vous pouvez le voir sur le dessin. Le symbole rouge c’est l’antigène.

Les lymphocytes T vont recevoir d’autres informations (des interleukines, notamment) pour devenir vraiment actifs. Il va alors se former une armée de lymphocytes T par clonage comme vous pouvez le voir sur l’image d’à côté. Le zinc jour un rôle fondamental dans la sélection clonale.

Enfin, les lymphocytes T viennent détruire les cellules infectées et seulement celles-là. Mais si vous vous souvenez comment marche un virus, vous noterez que s’attaquer aux cellules infectées « coupe l’herbe sous le pied » à la prolifération virale. Le virus, lui, est attaqué par l’autre voie de l’immunité spécifique : l’immunité à médiation humorale.

L’immunité à médiation humorale

Ici, on touche à une partie connue de tous sur l’immunité : les anti-corps. Mais comment se forment-ils?

Comme pour la médiation cellulaire, il faut une CPA qui va présenter l’antigène en le mettant sur sa membrane externe. Elle va se mettre en contact avec un lymphocyte B qui va être co-stimulé (comme vu dans l’autre immunité) pour démarrer la fabrication des anti-corps. Il faut savoir que les lymphocytes B restent dans les tissus lymphoïdes vus plus haut.

Comment les anti-corps peuvent-ils atteindre les zones de combat alors si les lymphocytes B restent dans les tissus lymphoïdes? Et bien, ils vont dans le sang et la lymphe et ainsi se balader dans le corps (donc les humeurs, rappelez-vous l’humorisme) pour atteindre les zones à protéger.

Les anti-corps viennent littéralement s’agglutiner sur les antigènes (souvenez-vous que c’est le symbole rouge) qui sont neutralisés, ce qui permet aux globules blancs et à l’immunité innée de reprendre le pas et de gagner la guerre.

Voilà, c’est terminé. Vous pouvez décrocher vos ceintures. Bravo d’être allé au bout.

Juste trois choses complémentaires :

  • dès qu’il y a multiplication des lymphocytes T et des lymphocytes B, il y a fabrication de T « mémoire » et de B « mémoire » en parallèle. Ils permettront au système immunitaire d’être beaucoup plus réactif en cas de seconde agression par le même agent pathogène. Ce sont les immunoglobulines G (ou IgG) quand on fait une recherche de virus dans le sang. Quand le ministre de la santé parle de « sérologie » pour voir les personnes infectées par le COVID-19 ou pas, on va chercher les IgG Covid-19. Vous saurez maintenant comment votre corps a fabriqué ces anti-corps ;-). C’est toujours mieux de comprendre, non?
  • Aux dernières nouvelles, le COVID-19 utiliserait l’interféron, substance que les cellules infectées envoient tout autour d’elle pour prévenir les autres cellules qui vont modifier leur programme en cours afin de se préparer à l’attaque virale.
  • Les illustrations sont tirées de « L’anatomie et la physiologie à la portée de tous » de Mireille Meunier chez Trédamiel, super bouquin.

Je vous remercie encore de votre confiance. Il est certain que nous allons rentrer dans une période de flottement à bien des niveaux (sanitaire, économique,…). Il est temps de vous prendre en main et d’adopter les bons gestes d’hygiène pour être au top le jour du déconfinement.

Que cette période vous soit tout de même bénéfique, sur tous les plans.

Laurent LE GOFF

Un super aliment : l’ail

Ça sera le thème de certains articles : vous faire découvrir un aliment et pourquoi il est si intéressant. On commence aujourd’hui par l’ail.

Voilà un aliment à avoir toujours chez soi. Et surtout à consommer, pas la peine juste de le regarder. Ceci dit, la légende dit qu’il chasse les mauvais esprits et les vampires. Je vous laisse à vos éventuelles croyances personnelles 😉

L’ail fait partie de la famille des Allium comme l’oignon, l’échalote et plus surprenant comme le poireau (faites fondre un poireau dans un peu d’huile, vous aurez une odeur proche de l’oignon cuit) ou la ciboulette. Ce sont des composés soufrés qui donnent leur caractéristique à la famille Allium. Et qui dit soufre, dit….foie, nous y revenons juste après.

Le bulbe est apparu en Asie et au Moyen-Orient pour s’installer durablement en Egypte. Pour la petite histoire, les esclaves en charge de la construction des Pyramides d’Egypte se nourrissaient de plats à base d’oignons et d’ail. L’ail servait même de monnaie d’échange, c’est dire !!!

Ce petit bulbe s’est ensuite répandu dans le monde gallo-romain (l’Egypte était alors une province de Rome) pour être le condiment le plus utilisé sous le règne de César. Les italiens l’utilisent toujours énormément et il est dit que c’est l’un des secrets de leur longévité.

Mais pourquoi un tel engouement ?

D’abord, parce que c’est un véritable exhausteur de goût, hyper pratique en cuisine pour relever n’importe quel plat.

Ensuite, parce qu’il renferme des vitamines notamment A et C (anti-oxydantes) et B (fonctionnement du corps en général du système nerveux en particulier). Il est aussi riche en minéraux (calcium, phosphore, fer, sodium, potassium, magnésium, soufre, iode et silice). Ça fait pas mal pour une si petite chose.

Et ce n’est pas fini, il facilite la digestion car apéritif (stimulation des secrétions digestives donc de l’appétit), hépatoprotecteur (il protège les cellules du foie), cholagogue et cholérétique (il facilite la production et l’excrétion de bile dans le tube digestif pour faciliter la digestion des graisses). Ces mots peuvent paraître compliqué mais ça va bien se passer…retenez que c’est un allié de votre digestion et plus particulièrement de votre foie. Pourquoi car le foie a besoin de soufre pour bien fonctionner et que l’ail lui en apporte. Quand l’alimentation remplit son premier objectif d’être un bienfaiteur du corps…j’adore !!!

Il aide l’organisme à réduire les montées de taux de sucre dans le sang ; il permet de ce fait un contrôle de la glycémie, ce qui veut dire moins d’insuline et donc moins de travail pour le pancréas. Quand on sait les ravages de notre alimentation trop sucrée sur notre santé, ça vaut bien le coup de l’utiliser avec, entre autres, l’oignon, les épices et les baies rouges (pas forcément en même temps, hein).

On continue : il est antiviral et tonique général (intéressant en cette période), antibactérien (ça peut pas faire de mal), antiparasite (vers intestinaux) et antifongique (c’est-à-dire contre les champignons et mycoses, notamment vaginales).

L’ail est aussi intéressant sur les hypothyroïdies (sujet sur lequel je reviendrai tant on est face à une vrai sous-information, notamment concernant les femmes). En effet, l’ail est source d’iode et de sélénium, deux éléments rentrant dans la biochimie des hormones thyroïdiennes : T3 et T4.

Enfin, il a un véritable champ d’expression sur les terrains cardio-vasculaire : il fait baisser la tension (on dit hypotenseur), il régule le cholestérol (HDL en hausse et LDL en baisse) et les triglycérides.

Propriétés anti-cancéreuses de l’ail

Ça ne va peut-être pas plaire à tout le monde de s’attaquer à un tel totem allopathique. Je rassure, il s’agit ici de prévention (même si les personnes atteintes de cancer ont tout intérêt à en consommer aussi en plus des traitements préconisés par leur oncologue). Il se trouve que l’ail a montré des vertus anti-tumorales assez importantes. Ce sont des dérivés soufrés à l’origine de ses bienfaits : le sulfure de diallyle (DAS) et le disulfure de diallyle (DADS) :

  • Des études montrent l’impact bénéfique de manger de l’ail et de l’oignon sur tous les cancers digestifs : estomac, œsophage et côlon ;
  • Le DAS et le DADS sont des composés qui inhibent les réactions chimiques responsables de l’activation des carcinogènes (les déclencheurs du cancer). Par exemple, l’ail semble efficace sur les cancers dus aux nitrosamines, substance cancérigène avérée qui sont le résultat de transformation chimique des nitrites. Ces derniers sont très utilisés comme conservateur en particulier dans les marinades, les saucisses, le bacon ou le jambon. En empêchant la formation de nitrosamines, l’ail est un puissant moyen de prévention ;
  • Les substances de l’ail attaquent directement les cellules cancéreuses et provoque leur destruction par apoptose (destruction programmée d’une cellule quand elle commence à ne plus marcher comme il faut ; il faut comprendre que les cellules cancéreuses échappent à ce mécanisme naturelle d’apoptose ce qui explique pourquoi elles survivent et prolifèrent) ;
  • Les composés de l’ail interfèrent avec l’angiogenèse, cette faculté des cellules cancéreuses à « créer » des nouveaux vaisseaux sanguins pour être alimentée en nutriment et grossir. L’ail « coupe l’herbe sous le pied » aux cellules cancéreuses qui ne peuvent se développer et se multiplier car privées de sang, elles meurent comme toutes les cellules du corps humain.

Dernière précision, ces vertus sont prouvées avec de l’ail frais. Mais, vous comprendrez qu’avec toutes ces facultés, l’ail ne peut pas être ignoré dans une stratégie globale de lutte contre le cancer.

Secrets de naturo

C’est un allié de l’élimination des toxines : en intégrer dans son alimentation va vous permettre de détoxifier doucement votre organisme et notamment des organes nobles (cœur et cerveau). Pensez également à son cousin l’ail des ours, grand détoxifiant, notamment des métaux lourds (aluminium, mercure, plomb, nickel et cadmium) qui peuvent être à l’origine de pas mal de désagréments et de maladies.

C’est un allié contre les cors, verrues et durillon en application locale. Pensez-y avant l’azote liquide ;-). Émincez de l’ail et couvrez avec un pansement toute la nuit ou laissez poser une lamelle épaisse dessus 2 à 3 heures par jour et couvrez avec un pansement. Le suc irritant de l’ail attaque aussi la peau saine. Aussi, mieux vaut protéger la zone environnante de la verrue  ou du cor avec du vernis à ongle ou un pansement spécialement destiné à protéger les cors (ce sont des pansements ronds avec un trou au milieu). Ne pas enlever la verrue avec un objet coupant, sous peine de provoquer des lésions ou une infection qui devraient nécessiter alors des soins plus conséquents.

Contre-indications

Pour finir, et parce que les plantes et certains aliments comme l’ail ne sont pas sans effets notoires, il faut veiller à certaines précautions.

Pour l’ail, on évite d’en prendre à haute dose (sous forme de gélules, de comprimés ou de teinture-mère) dans les cas suivants :

  • en cas d’hyperthyroïdie (car l’ail étant source d’iode et de sélénium, il ne faut pas stimuler plus encore la thyroïde) ;
  • pendant la grossesse et l’allaitement car l’ail donne un goût désagréable au lait ;
  • en cas de traitement anti-coagulant car l’ail pourrait potentialiser l’effet de ces médicaments et provoquer des hémorragies. On ne l’utilise pas les jours avants et les jours après une opérations chirurgicale

Pensez également à l’ail noir, plus difficile à trouver mais tout aussi intéressant.

Voilà, on a fait le tour. J’espère que vous allez regarder le bulbe d’une autre façon maintenant. C’est un vrai trésor alors n’hésitez plus.

Merci de votre fidélité. Prenez soin de vous et de vos proches

Laurent LE GOFF