Pourquoi faut-il prendre des souches probiotiques pendant ou après un traitement aux antibiotiques

Les antibiotiques ont été une révolution dans la prise en charge des maladies bactériennes.

Un peu d’Histoire

C’est en 1929, sur la base des travaux de Pasteur, que Fleming constate qu’une bactérie, le pénicillium inhibe le staphylocoque doré. Il faudra attendre 11 ans pour qu’on arrive à stabiliser la pénicilline et passer à un stade industriel.

On peut définir les antibiotiques comme des substances synthétiques élaborées à partir de micro-organismes (moisissures, champignons – pénicillium) qui détruisent (bactéricide) ou bloquent la croissance des bactéries (bactériostatique).

Il faut comprendre le colossale progrès que les antibiotiques ont représenté pour l’époque (et encore actuellement); Rendez-vous compte, le staphylocoque doré peut entraîner des infections graves comme certaines formes de pneumonies et de méningites bactériennes. Ce type de bactérie est également une des principales causes d’intoxication alimentaire liée à des cas de gastro-entérites.

Lorsque les staphylocoques dorés se développent dans la circulation sanguine, ils peuvent se fixer dans les articulations, les os, les poumons ou le cœur. L’infection peut se révéler très grave et parfois même être mortelle. Scarlatine, Tuberculose, Coqueluche, Méningite, certaines MST, Syphilis, Typhoïde et Salmonellose ont ainsi pu être stoppées voire éradiquées.

On a longtemps cru que les antiobiotiques allaient être la panacée, mais…

Limites des antibiotiques

Alors déjà une clarification nécessaire, JE NE SUIS PAS ANTI ANTIBIOTIQUES. C’est pas parce qu’on informe des limites qu’on est contre. J’espère être bien compris.

Mais force est de constater qu’un siècle d’utilisation intense amène à certaines limites. Oui, les antibiotiques, c’est pas automatique (ça ne sert à rien sur un virus par exemple).

On peut identifier ces limites :

  1. Résistance des bactéries (clairement le point le plus gênant) : émergence inquiétante de nombreuses souches bactériennes, devenues insensibles à un ou plusieurs antibiotiques (maladies nosocomiales en milieu hospitalier) et difficulté grandissante à soigner les infections chroniques ;
  2. Risque possible d’allergies (cutanée, œdème, choc anaphylactique,…);
  3. Sensibilisation de la muqueuse intestinale : nausées, vomissements, brûlures gastriques et duodénales, diarrhées par destruction de la flore saprophyte;
  4. Surinfection mycosique au candida albicans par modification de la flore (muguet buccal, candidoses vaginales ou cutanées)
  5. Fatigue, immuno-dépression, affaiblissement du terrain

D’un point de vue naturo

Clairement, les points 3, 4 et 5 sont hyper gênants. On touche au terrain de la personne et notamment à un « organe » fondamental de notre équilibre et de notre santé : le microbiote ou flore intestinale.

En effet, les antibiotiques ne sont pas capables de différencier les bactéries pathogènes, à l’origine de la maladie, des « bonnes » bactéries qui composent notre flore intestinale. Ce sont des « anti-bio », littéralement « contre la vie » en grec. Ca tue tout sur son passage, même ce qui est bon et important pour notre équilibre.

C’est pour ça que l’un des effets secondaires de la prise d’antibiotiques c’est la diarrhée car il n’y a plus de flore pour aider à la digestion. Vous comprenez maintenant 🙂.

Que ça embête simplement la digestion pendant la prise passe encore mais le souci c’est ça va donc perturber la composition de la flore intestinale(on appelle cela une dysbiose). Ce changement dans sa composition va avoir les conséquences suivantes :

  • sur-représentation de certaines « mauvaises » bactéries souvent hyper-résistantes; la première d’entre elles étant le candida albicans dont on commence à peine à parler alors que les naturopathes et hygiénistes le connaissent et s’en méfient depuis bien longtemps. Cette bactérie est présente en petite quantité dans notre flore en temps normal mais lorsqu’elle commence à être dominante (par suite de prise d’antibiotiques par exemple), une candidose s’installe avec potentiellement énormément de problèmes de santé comme du muguet, des mycoses vaginales, des problèmes digestifs, de la fatigue chronique, un état dépressif,…la liste peut être longue.
  • baisse immunitaire (d’où le risque d’allergies et d’immuno-dépression,) car la flore joue un rôle très important dans le bon fonctionnement de notre immunité ;
  • affaiblissement générale (d’où la fatigue et le terrain qui se dégrade).

Il est quand même remarquable qu’un produit pour éviter de tomber malade dégrade votre immunité au point d’être obligé de reprendre des antiobitiques…le cercle infernal se met en place. Les antibiotiques tuent les mauvaises bactéries et la flore ce qui fragilise l’immunité, on retombe malade et on reprend des antibiotiques…

C’est asse caricatural, bien entendu. Toutefois, quand j’apprends que des enfants, voire des bébés ont déjà eu 6, voir 10 prises d’antibiotiques depuis leur naissance, ça me rend malade et triste car on tue leur défenses immunitaires sans s’en rendre compte.

Les probiotiques

Les probiotiques sont des bactéries à prendre pendant une période pour réensemencer l’intestin avec des « bonnes » bactéries. Vous trouverez souvent ces probiotiques accompagnés de fibres (acacia, fibres de légumes, notamment). Ces fibres sont la nourriture des probiotiques, on les appelle des prébiotiques (« pré- » pour avant en latin). Quand un produit contient des prébiotiques et des probiotiques, on appelle cela un symbiotique.

Autant le dire, la prise de probiotiques n’est pas si évidente et automatique que cela. Néanmoins, s’il y a bien un moment où je conseille sans hésiter cette prise c’est quand il y a antibiotique car cela va éviter une perte trop importante de la flore et les inconvénients vus plus haut seront atténués (cf Hempel, Newberry & al, Probiotics for the prevention and treatment of antibiotic-associated diarrhea, Clinical Review, May 9, 2012). Les probiotiques étant constitués de bactéries vivantes et similaires à celles déjà présentes dans l’intestin, ils permettent de renforcer et de réensemencer le microbiote fragilisé par les antibiotiques.

En général, je conseille au gens de commencer les probiotiques à mi-traitement et de continuer pendant une semaine après la dernière prise d’antibiotique.

Veiller à ce que votre probiotiques contiennent les souches de bactéries suivantes :

  • Au moins deux des trois Lactobacilus parmi : Lactobacilus acidophilus, Lactobacilus plantarum, Lactobacillus rhamnosus
  • Et un ou deux Bifidobectarium parmi : Bifidobectarium lactis, Bifidobectarium longum

Il est important qu’il y ait au moins un million de bactéries par bactérie.

Après vous suivez la posologie indiquée par le fabricant. Généralement c’est une ou deux gélules.

On fait quoi d’autres?

  • Alimentation : crue, vivante, des oméga 3 (sardines, harengs, maquereaux), beaucoup de fibres (légumes, fruits), jus de légumes, monodiètes, diminution du gluten, des laitages (et surtout du lait), des aliments raffinés, etc.
  • Foie : soutien +++, drainage avec des plantes comme desmodium, chardon-marie, chrysantellum, romarin
  • Intestin : oxygéner avec chlorophylle (légumes verts, klamath, spiruline,…)
  • Immunité : Vit. C, D, échinacée, HE ravintsara, niaouli, thym à linalol, Cu-Au-Ag chez Catalyons
  • Propolis : pensez-y plutôt en prévention mais c’est un vrai puissant antibiotique naturel qui protège les abeilles de tous les pathogènes qui pourraient rentrer dans la ruche

Maintenant, l’importance des oméga 3 pour contrôler l’inflammation et les bons nutriments pour le système immunitaire ont fait l’objet d’articles sur ce blog, n’hésitez pas à les consulter pour vous constituez une immunité au top et ainsi éviter de prendre des antibiotiques (car c’est bien là l’idée de la naturopathie;-))

Prenez soin de vous

Laurent